Il est des mois, où mon vécu de libraire , est particulièrement délicat en l'échoppe ; juin est l'un de ceux là .
Souvenez -vous , le 1er, lundi de pentecôte , détendue au milieu de mes clients matinaux, j'ai vu débouler un agresseur malien, joueur de tiercé , qui osa sans vergogne m'accuser de racisme alors
qu'il venait de me projeter à coup de poing dans l'étagère, m'occasionnant ainsi une subluxation des cervicales et un certain nombre de jours d'ITT, pour le moment non stabilisé , en attente de
gros examens complémentaires et de la décision du chirurgien!
Le 23 juin à 20h15, un individu s'introduit par l'arrière de la boutique profitant de mon absence de quelques secondes à l'intérieur de cette dernière .....En revenant , je lui tombe dessus , il
a rempli une poche plastique des carnets de grattage , de ma recette, de mes bijoux que je devais faire réparer....
Une lutte s'engage , coincée en ma minerve , je ne fais pas le poids ....pourtant on ne peut pas me considérer comme un poids plume avec mes rondeurs; il parvient à ouvrir la porte et à
s'échapper....
N'écoutant que mon adrénaline , je le suis , je cours, j'ai retrouvé mes 20 ans , je hurle dans les rues de jean jaures et de la gare " Aidez moi, arrêtez le......il m'a volée .....aidez
moi";
des tas de gens sont témoins de la scène; tous ceux qui sont atablés au bar de l'Europe, les trois bouchers , et d'autres encore qui me crient " appelle la police !"; une
réaction s'imposait ,celle de barrer le passage , de tendre la jambe , de faire quelque chose quoi ......de réagir, d'être solidaire, d'avoir un sens civique ....au lieu de s'écarter
et d'être là à regarder , tout esbaudi comme à un spectacle de rue .
Cette attitude me débecte , comment peuvent- ils rester ainsi......bande de lâches ...pour moi ils sont complices et c'est de la non assistance à personne en danger ......!
Pour la société, c est juste une attitude devenue normale ; le mot "solidarité ", n'a plus de sens ici bas, sauf quand il s'agit de leur venir en aide, à eux ....!
Propulsée par cette colère , je le rattrape presque, il me sent proche de lui; pour me ralentir ,il balance au sol mon portable , qu'il avait aussi dérobé
.........
Instinctivement je le ramasse, il profite de ce ralenti pour s'enfuir ;
il remonte la rue de la gare , mes yeux le suivent , malheureusement ils ne sont pas pourvus de lance missile ....je vous laisse imaginer la charpie en ce cas là ;
je parviens à joindre le responsable de la police municipale "Joel" , il a terminé son service et me conseille vivement de faire le 17...; je m'empresse, je vois toujours mon voleur en ligne
de mire ....une policière me répond " aucun souci ,elle prévient le commissariat de la Courneuve et ces derniers vont me joindre sur le numéro du portable ."
Stoppée ,face la gare, je suis à bout de souffle, je tremble de partout, je tangue, mais la voix de mon père me soutient intérieurement ;
la sonnerie retentit , je suis pleine d'espoir , récupérer mon bien , juste cela ,rien de plus ....j'explique brièvement la situation , tente de faire un descriptif , car, pas une seconde,
,je n'imagine la suite .......et la réponse du commissariat de La Courneuve :
"Madame, l'agression est consommée , c 'est chaud de partout ici ....on a autre chose à faire , on n' a pas de voiture ....on ne peut rien y faire .....venez déposer plainte
...............demain !"
Je bredouille , je n'en crois pas mes oreilles , c'est pas possible , même eux, ils ne me portent pas assistance .......mon sang ne fait qu'un tour......je joins de nouveau , Joel .....puis
tente Le Maire .......mais galère , il a changé de numéro de portable .......!
Seule, face à cette nouvelle tragédie pour moi , j'ai envie de hurler au milieu des rails que ce monde et ses habitants , que l'on définit comme Humains, sont pires que toutes les
bêtes sauvages de la terre réunies .A cet instant précis mon taux de haine et de colère est tel, que je voudrais courir sur les voies, afin de stopper tous les trains pour une minute
de silence, au nom de toutes les victimes terrées, emmurées vivantes, qu'ils ont abandonnées là , sur les bas côtés de la vie .....les condamnant à une mort lente et certaine,
dans un totale indifférence collective .
Je me ressaisis, revenir vers la boutique, prévenir ma fille qui est à l'appartement ; toutes les deux , nous allons trouver une issue , nous allons marcher vers demain , même si ce coup
d'épée prend des allures de coup de grâce.
Bien vite ,elle dévale les escaliers , je la vois blanchir, se raidir , je ressens toute la puissance de sa colère face à l'agresseur , mais surtout face aux institutions et à leur incapacité
notoire ; pour elle associer police et incompétence est un pléonasme encore plus puissant que "descendre en bas " ou "monter en haut".
Elle prend le volant , avec ma minerve, pas question de conduire ; nous nous rendons au commissariat ,il est autour de 21h15.....le temps passe, tourne , virevolte ;
Un changement d'équipe s'effectue , un jeune sobriquet vient vers nous pour savoir la cause de ma venue en ce haut lieu ,à une heure si tardive ; j'ose lui répondre "que c'est inscrit dans
l'ordinateur ou sur le cahier par son prédécesseur ".....pas obligée, de crier mes malheurs aux oreilles de tous ceux qui attendent .....pour moi la discrétion me semble être une devise plus que
nécessaire entre ces murs .
L'intellectuel du groupe se rebiffe, il n'apprécie pas du tout ma réponse et donc je le vois venir , il va me zapper complètement ...!
Il fait passer toutes les personnes , y compris celles arrivées bien après nous......il est dans la phase abus de pouvoir primaire ......il est 23h30....la salle d'attente est déserte , je me dis
que cette fois c'est bon .......coincée en ma minerve , j'ai mal partout, la tête me tourne , j'ai abusé de mes forces en cette course poursuite .
Oh surprise ,le blanc bec s'éclipse, de l'autre côté ,avec ses collègues .....les minutes s'écoulent .....je tambourine à leur porte ; ils ouvrent à trois .....dès fois que , vu mon état
......j'en réveille un trop brutalement ;
ma question "vous vous foutez de ma gueule ou quoi ?" Le ton monte , ils osent me culpabiliser comme quoi "avec leur collègue j'ai pas expliqué comme il faut "........le reste relève du
blabla mettant en exergue la raison du plus fort .
Ne dit -on pas que le plus intelligent des deux .........se tait .......mon but, qu'ils prennent enfin ma plainte ..il est 23h50!
Tant de prévenance pour une victime, mérite au moins une élévation au grade de commandeur de la légion du déshonneur!
Le lendemain , il me faut rouvrir la boutique, toujours faire face , en espérant avoir été entendue; je suis suspendue au temps , à l'attente d'un geste, d'une parole , d'un regard , d'une
considération, d'un coup de fil, d'une écoute .....de prises d'empreintes , d'exploitation des images prises par les caméras de la ville...!
Eh oui quelque part, j'ai envie de tous les croire, de leur faire confiance malgré tout ......j'ai sans doute tord de toujours les remettre en question, en doute ....ce sont certainement des gens
de paroles ..... et ainsi toute la sainte journée , mon cerveau va tenter de s'autorassurer ;
Plus le temps passe et plus je sais que la police ne viendra pas prendre les preuves , ni faire les constats;
Plus le temps passe et moins la police municipale va venir me dire que les caméras sont exploitables ;
Pour une fois, juste une fois j'eusse voulu vous voir pénétrer triomphant en l'échoppe ......l'accomplissement d'un tel mirage ne se produisit point . Un jour de plus s'écoula en total désarroi .
Contre toute attente, c'est donc le surlendemain que le miracle se produisit,
Dans l'encadrement de la porte sécurisée, se figea le visage de mon voleur, des lunettes de soleil , le nez collé au carreau, il me cherchait à l'intérieur . Je m'accroupis aussitôt,
prise de panique , un seul mot d'ordre en mon cerveau , joindre les municipaux.......Le contact établi, ils furent très très réactifs ....prétant attention à mes propos , à mes observations
, résultat des courses , l'homme fut arrêté rapidement aux abords de la boutique ....en son sac une boule de pétanque ...........peut on survivre à un tel projectile ..........mon imagination a
fermé les vannes, pour ne pas me terroriser , me faire un film de série B ; contentons nous de ce qui a eu lieu et non de ce qui aurait pu m'arriver , non!
Aussitôt l'individu fut placé au commissariat de la courneuve ......le retour............
Convoquée en urgence, pour redire , ce que j'avais déjà dit, dans ma plainte du mardi , j'eu le sentiment d' être un chien galeux dans un jeu de quilles en cristal .
Durant mon audition, j'ai vu débouler Sonia ( la dame qui a peur, parce que son nom est lisible sur la plainte mise en ligne ), qui, interpellant sa collègue , me la joua ainsi :
-" tu auditionnes qui? "...........
-"Sardin!"....................................
Eh oui , en siègeant en ces locaux , assise à la même place que les agresseurs , vous perdez déjà, un certain respect de plein fouet , pas de bonjour, pas d'excusez moi de vous
interrompre, pas de Madame ........Nous sommes loin de la politesse ,de la courtoisie prônée sur les afichettes du service communication en bas dans le hall.......!
Elle enchaîne avec des aboiements de roquet , un vrai moulin à parole , elle a franchi les limites de l'acceptable, tant dans le ton que les propos. Je lui demande donc de se
calmer , sur quoi , elle essaye de m'éclairer concernant les divisions entre les services et le fait qu'elle ne dépende pas de Caron ....!
A l' entendre , j'ai l'impression que l'on ne mélange pas les torchons et les serviettes dans la même armoire , en ce commissariat ; en gros, ceux en uniforme et ceux en civil, avec des
bureaux côte à côte et des couloirs communs .....ben, ma pauvre dame , ils ne se causent pas .....!
Puis tournant les talons , sans les formules de politesse, elle alla s'enfermer , avec sa copine en uniforme ,en son bureau voisin ........Croyez ce que je dis et non ce que je fais !
Fin de l'épisode règlement de compte à ok corral !
A les observer , avec le recul nécessaire , pour ne pas, les laisser me laminer , eux aussi; je me suis aperçue qu'au final, il régnait ici ,en cet étage ,une atmosphère lourde
et méprisante . Manque de respect des victimes, mélangé à une agressivité palpable , provoquée par des lacunes graves en orthographe , en conjugaison, en phrasé , en convivialité , en
confiance .
Pas facile, de relire une plainte, quand en plus, il faut la déchiffrer . Ne pas savoir, n'est pas une faute en soit , mais ne rien faire pour s'améliorer, alors que l'on
a, un ego sans borne .....là, est l'erreur!
Je sais maintenant, pourquoi , bien des plaintes n'aboutissent jamais .......elles sont truffées de vice de formes en tout genre par manque d'humilité, d'écoute , de remise en
question ....un vrai régal pour les avocats des agresseurs.
Une victime a le droit , d'oser dire, ce qui la choque, pas dans le but de nuire ou de polémiquer sur tout et rien; juste pourqu'ensemble nos vies de
petits commerçants deviennent plus sereines et que les choses passent par un échange véritable , un partenariat , une solidarité qui existe par contre avec les gendarmes de Dugny .
Une heure après notre retour à la case maison ........de gros boum dans la porte .......:
-"c est la police, ouvrez! "....;
en petite tenue , épuisée, je converse à travers la porte, refusant de leur ouvrir ainsi , les informant également que j'arrive du commissariat et que .........
Ils insistent , mais pour moi , trop c'est trop ......je n'ouvre pas , leur disant de revenir à l'ouverture de la boutique, soit, dans une heure environ ...mais là ,
cerise sur le gâteau , je n'en crois pas mes oreilles:
"- bon Madame quand vous aurez besoin de nous et bien nous aussi on s'en souviendra ........" la suite se perdit dans les escaliers.
Même en face à face, par la suite, ils osèrent me dire qu' aucun d'entre eux , n'avait dit cela.......ben voyons et la marmotte , elle plie le chocolat dans le papier aussi
; heureusement je n'étais pas seule en l'appartement et d'autres ont entendu les propos .
Que chacun se rassure, désormais, si j'ai besoin d'aide, je sais que je ne peux compter que sur la Police Municipale .
Aussi messieurs, si vous me lisez; je vous remercie, de tout mon coeur, pour votre efficacité , votre droiture et vous prie d'accepter mes excuses, pour vous
avoir chahutés, au moment de vos prises de service, ici, sur ce même blog.
Je ne retourne pas ma veste , je dis toujours, que sur le stationnement , vous n'êtes pas au mieux de votre forme, que pour les caméras, vous m'avez malheureusement apporté, la preuve
de leur totale inéfficacité , puisque pour les centrales, de la division Leclerc, nous avons une rotation toutes les 45 secondes et que pour celles, de la rue de la gare, le
feuillage masque tout, rendant les trottoirs totalement inaccessible à la sécurisation ......!
Toutefois, ceci n'est point de votre fait , mais de la responsabilité des élus , lesquels n'ont pas su anticiper ce problème , ou qui sont mal conseillés .
Il suffisait, d'élaguer les arbres , de placer les caméras en des points plus judicieux , car quitte à payer , autant que cela soit pour quelque chose ......
J'ai encore en mémoire certains propos de la mairie " avec les caméras nous les retrouverons, ceux qui vous font cela! " .....je doutais....
Du temps s'est écoulé , m'apportant une vraie certitude, pour la sécurité, il faut vouloir se donner les moyens de l'obtenir et savoir choisir ses partenaires .
Deux conseillers municipaux sont venus à ma rencontre; je les remercie de cette démarche citoyenne.
Pour les avoir, eux aussi, pris à parti , de nombreuses fois, ici et ailleurs , je mesure à quel point ,il a été délicat de venir vers moi, dans de telles
conditions ; mon seul souhait, trouver des solutions concrètes dans les plus brefs délais .
.
Je vous dédie , messieurs les municipaux, cet article , puisque grâce à vous, à votre intervention , à votre perspicacité, je peux encore m'exprimer en ce blog.
sachez qu'en mon coeur vous êtes les nouveaux légionnaires de la cité .
Merci , au nom de tous les bourgetins !