8 juillet 2018
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Nous avons signalé un affaissement de l'immeuble du 21 bis rue du général de Gaulle à la Mairie de Neuilly-Plaisance et au syndic gérant le tout, à plusieurs reprises depuis deux ans et de façon plus insistante en mai 2018; bloquant nos loyers, provoquant ainsi un référé, c’est une présidente de tribunal horrifiée par les images de la catastrophe à venir qui nous tendit la main. Comment poursuivre à recevoir plus de trois cents clients par jour, avec un plancher qui s’affaisse à vue d’oeil, des crevasses qui se font le long des murs, le tout prêt à s’effondrer à n’importe quel moment. La vie de nos clients est en jeux sans parler de la notre. Un drame se profile et nous avons enfin face à nous une personne responsable, à l’écoute, déterminée à agir.

Après une visite dans les locaux du directeur technique et de l’architecte urbaniste de la ville, Monsieur le Maire a décidé de saisir le Tribunal Administratif qui a désigné un expert judiciaire en vue d'une procédure de péril imminent. Les conclusions de l'expert venu le 19 Juin 2018 confirment le péril imminent et un arrêté est pris par la Mairie concernant le 21-21 bis le 20 Juin 2018; un deuxième arrêté verra le jour concernant le couloir, condamnant ainsi notre seul accès de livraison, le 22 Juin 2018.



La presse est toujours livrée de nuit afin d’ être au petit matin dans nos rayons. Mais dans un sas sécurisé puisque de nombreux bacs ne peuvent être stockés à même le trottoir....Nous tentâmes une négociation pour obtenir un espace dédié à nos livreurs dans le couloir en mode effondrement, au plus près de la porte...Devant l’interdiction de rentrer, le nouvel arrêté reçu en recommandé et une tentative de dépôt qui se solda par des vols dans nos bacs, la direction de Presstalis, en total accord avec nous, opta donc pour une suspension des livraisons jusqu’à nouvel avis, tant il est impossible pour la filière de travailler dans un tel climat d’abandon. Aucune solution de remplacement ne nous fut proposée par quiconque; pas un élu, pas même celle du commerce, ne se déplacèrent pour tenter de mettre en terrasse, un abri de jardin ou autre, fermant à clé. Rien juste un grand vide, une grande solitude face à l’inacceptable.

Dénoncer un risque, préférer la vie des autres, semble mériter à Neuilly-Plaisance des critiques acerbes et non un élan de solidarité.
Dans l’immeuble, un autre commerce, un retoucheur, subit les mêmes dégâts. Sa porte peine à s’ouvrir chaque jour un peu plus, le plancher peu étayé menace de s’écrouler, mais c ‘est sans problème qu’il poursuit son activité. Depuis l’arrêté de péril, il s’est même installé dans l’immeuble afin d’occuper un appartement fui par sa fille quelques mois auparavant. Cette dernière “ayant trop peur”. Il a toujours refusé d’agir avec nous, malgré les risques, prétextant un mauvais usage du français, une connaissance de longue date de la propriétaire; le tout se soldant par son silence désarmant voire connivent. Il utilise donc quotidiennement et à de nombreuses reprises avec sa famille, le dit couloir, pourtant interdit à nos livreurs!
Mais que songer de ce “deux poids, deux mesures” pour un même péril?
Certes nous n’avons aucune compétence en ourlet de pantalon ou autre ajustement des costumes de Monsieur Le Maire, mais nous sommes importants aux yeux des nocéens; nous jouons un rôle prépondérant dans l’excellence nocéenne, quoiqu’en disent nos détracteurs. Un point presse, librairie, papeterie cela se bichonne, c’est tel un animal en voie d’extinction, une espèce en péril exposée à une disparition certaine. Pour s’en convaincre il suffit de regarder le nombre croissant de communes où cette activité n’existe plus. Il faut parfois savoir dépasser ses aigreurs, ses rancunes, ses aprioris défavorables surtout lorsque l’on ne connait pas vraiment l’autre. Seul l’intérêt général aurait du primer.

Seulement voilà, la ville se trouve désormais orpheline. Nos clients sont désemparés, les enfants surtout, avec lesquels des liens forts se sont tissés durant ces quatre années à leur écoute. Les anciens qui prenaient plaisir à passer, juste pour un petit échange, un téléZ et une brouettée de rires. Les familles qui venaient chercher le cadeau pour l’anniversaire du petit dernier, du meilleur copain ou de la super copine.
Quatre années de travail quotidien balayées d’un revers de main, contre l’avis de la population, pour cause d’incompatibilité de caractère mais avec un autre projet pour la ville: UN FROMAGER.