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Son avion bricolé chevauchait les étoiles,
Pourfendait les montagnes et souriait aux dieux,
Aéronef infime égaré dans les cieux,
Otant au mystère jusqu'à ses derniers voiles.
Tous ses nobles amis savaient le rêve fou
De l'amant de l'azur, forgeant au coeur du vide
Le bel ordre nouveau des hiérarchies limpides
Qui ne laissent de voie qu'aux seuls hommes debout.
Voyageur sans bagages et rêveur éphémère
Aventurier sans âge au coeur immense et rouge
Sa passion ne vibrait que pour tout ce qui bouge:
Son amour du pays, de Dieu et de sa mère.
Il tint quelques années l'équilibre impossible
Qui ouvre la porte de l'univers des anges,
Les sombres étendues des nuées indicibles
Ravirent en leur sein et à jamais l'Archange.
Roulés dans les remous des profondeurs moroses
Son grand corps de dieu grec, son visage éclatant
Apparaissent parfois du fond de l'Océan
Pour rappeler aux hommes ce nom: Jean Mermoz.