Autrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D'une façon fort civile,
A des reliefs d'Ortolans.
Sur un Tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu'un troubla la fête
Pendant qu'ils étaient en train.
A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit :
Le Rat de ville détale ;
Son camarade le suit.
Le bruit cesse, on se retire :
Rats en campagne aussitôt ;
Et le citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.
- C'est assez, dit le rustique ;
Demain vous viendrez chez moi :
Ce n'est pas que je me pique
De tous vos festins de Roi ;
Mais rien ne vient m'interrompre :
Je mange tout à loisir.
Adieu donc ; fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre.
Nos deux compères partirent donc en quête d'un autre lieu, au coeur de notre cité :
Pas ici,
Ni là! Pas plus que là ......
Où là.........
"Tiens ,tu as vu ici , c'est nettement plus joli, on a changé de cité ? " interrogea le rat des champs ;
"mais, non, ici, ce sont , les nantis , alors pour eux ,on fait un effort " rétorqua le rat des villes ;
Bon, allez viens ,on prend la roulotte et on se casse de ce tripot .....
Tu vois , quelques kilomètres et à nous la belle vie:
Nos deux compères avaient enfin fini leur périple et trouvé leur bonheur ; néanmoins une question revenait sans cesse dans la conversation :
"Mais que diable, font-ils des impôts locaux, pour faire du Bourget, un tel dépotoir ; même les rats sont obligés de s'expatrier ,alors imaginez les humains ....
Quelques exceptions toutefois, les élus, eux ,ils aiment se vautrer dans les puanteurs , une ville à leur image en quelques sortes".
Allez taisons -nous et rêvons :